Les trichures sont des nématodes appartenant à la famille des Trichuridés. Le genre Trichuris est un des principaux représentant et le plus fréquemment rencontré chez les primates non-humains. Plusieurs dizaines d’espèces sont recensées à ce jour, la plus fréquente chez les primates étant Trichuris trichiura. Ce sont des parasites du caecum et du colon (Strait et al., 2012).
Épidémiologie
Les trichures ont une répartition mondiale ; ils sont toutefois plus souvent présents en région tropicale et subtropicale. Ils infestent plusieurs espèces de primates non-humains, à savoir des Singes de l’Ancien Monde, les Singes du Nouveau Monde et les Grands Singes. Les trichures sont notamment décrits chez les macaques (Macaca spp.), les babouins (Papio spp.), les vervets (Chlorocebus spp.), les singes hurleurs (Alouatta spp.), les singes écureuils (Saimiri spp.), les singes laineux (Lagothrix spp.) et les capucins (Sapajus spp.) (Calle & Joslin, 2015; Murphy, 2015; Rondón et al., 2021).
Description
Les œufs de trichure sont ovales, symétriques, à paroi régulière, lisse et à bouchons polaires saillants. Ils ont une forme de tonneau et mesurent environ 50 à 80 µm de longueur pour 20 à 40 µm de largeur. Ils présentent, au site d’insertion de leurs bouchons polaires, des stries perpendiculaires à l’axe de l’œuf. Il est très difficile de distinguer les différentes espèces à l’examen coproscopique des œufs (Garcia, 2021).
Diagnostic différentiel
Tout œuf de trichure doit être distingué d’un œuf de capillaire et inversement :
- Les œufs de capillaire sont décrits comme ayant une forme de saucisse alors que ceux de trichure ont plutôt une forme de tonneau. Ce critère n’est pas forcément clairement visible
- Les œufs de capillaire ont des bouchons polaires en général plus aplatis que ceux de trichure mais lorsqu’ils sont légèrement dégradés certains œufs de trichure peuvent ne pas présenter de bouchon polaire proéminent.
- Les œufs de capillaire et trichures présentent des stries au niveau de leurs extrémités (à l’endroit d’insertion des bouchons polaires). Ces stries sont parallèles à l’axe de l’œuf chez les capillaires, et perpendiculaires chez les trichures. Cet élément est beaucoup plus visible et fiable que les deux précédents.
Les grains de pollen d’iris (Iris spp.) rentrent dans le diagnostic différentiel. Ces pollens présentent une même forme allongée et sont de dimensions semblables mais leur paroi est beaucoup plus fine et les extrémités moins marquées. Leur contenu est également beaucoup moins régulier (Petithory et al., 1995).
Signes cliniques
Dans la grande majorité des cas, l’infestation due à des trichures est asymptomatique chez les primates non-humains. Lors d’infestation massive, des manifestations peuvent apparaître comme une anorexie ou une diarrhée grise mucoïde pouvant conduire à la mort (Strait et al., 2012).
Prophylaxie et traitement
Les trichures pouvant être zoonotiques, la mise en place de mesures hygiéniques est nécessaire en cas de diagnostic.
Plusieurs traitements sont décrits chez les primates non-humains, notamment selon Strait et al.(2012) et Calle & Joslin (2015) :
- Mébendazole : 15-20 mg/kg par voie orale une à deux fois par jours pendant 3 à 5 jours ;
- Dichlorvos : 10 mg/kg par voie orale une à deux fois ;
- Lévamisole : 7.5 mg/kg par voie sous-cutanée ou 10 mg/kg par voie orale deux fois à deux semaines d’intervalle ;
- Albendazole : 10 mg/kg par voie orale une fois par jour pendant 3 jours ;
- Flubendazole : 27-50 mg/kg par voie orale deux fois par jours pendant 5 jours (uniquement décrit chez les babouins).
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