Le groupe des strongles rassemble les nématodes appartenant à l’ordre des Strongylida. Ce groupe comprend de très nombreux genres et espèces parasites d’une grande diversité d’hôtes animaux. Chez les primates non-humains, les trois groupes principaux sont :
- la famille des Ancylostomatidés (ankylostomes) ;
- la famille des Strongylidés (Oesophagostomum et Ternidens) ;
- la superfamille des Trichostrongyloidea (trichostrongles).
Epidémiologie
La répartition géographique ainsi que les espèces de primates non-humains parasitées par les strongles dépendent du genre voire de l’espèce de ces derniers.
Description
Les œufs de strongle présentent globalement la même morphologie ; ce sont des œufs ovalaires, à paroi lisse, possédant une morula et des faces latérales non parallèles. Leur taille est très variable (40 x 60 μm à 110 x 230 μm) et les groupes évoqués ci-dessus peuvent présenter des caractéristiques permettant d’orienter le diagnostic mais ces dernières sont à prendre avec précaution. Ces œufs, lorsqu’ils persistent longtemps dans le milieu extérieur, peuvent présenter un embryon vermiforme (Garcia, 2021).
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel comprend des éléments parasitaires et non parasitaires :
- Les nématodes libres de l’environnement :les œufs de nématodes libres de l’environnement sont en général plus gros que les strongles (70 à 120 μm de longueur pour 24 à 43 μm de largeur). Ils peuvent posséder des éléments caractéristiques (globules réfringents chez Heterodera radicicola). En cas de doute, il est recommandé d’avoir recours à des techniques de coproculture ou de Baermann.
- Les anguillules(Strongyloides): ces nématodes rentrent dans le diagnostic différentiel des œufs de strongle embryonnés. A l’inverse des œufs de strongles, ils mesurent 40-70 μm de longueur pour 20-35 μm de largeur, possèdent une paroi très fine et leurs faces latérales sont parallèles (Garcia, 2021).
- Les acariens: les œufs d’acarien sont plus gros que la plupart des œufs de strongles (100-140 μm de longueur pour 50-80 μm), ils présentent également un contenu granuleux, avec de nombreuses vacuoles nutritives. Lorsque l’embryon est développé, il prend une forme caractéristique d’acarien (Petithory et al., 1995).
- Les trachéides: certaines cellules végétales peuvent prendre des dimensions proches de celles des œufs de strongle. Elles peuvent être remplies de matériel granuleux et mimer la forme de ces derniers. La paroi est néanmoins plus épaisse et la forme plus anguleuse (Petithory et al., 1995).
Signes cliniques
Chez les primates non-humains, l’infestation par des strongles peut être à l’origine de troubles digestifs. Cependant, l’importance des signes cliniques dépend du parasite infestant et de la charge parasitaire (Strait et al., 2012; Calle & Joslin, 2015; Murphy, 2015).
Prophylaxie et traitement
Les modalités de traitement dépendent grandement du parasite infestant. Néanmoins, certains traitements ont été décrits comme étant efficaces (Strait et al., 2012 ; Calle & Joslin, 2015) :
- Thiabendazole : 50-100 mg/kg par voie orale une fois par jour une à deux fois ;
- Moxidectine : 0.5 mg/kg par voie orale ou intramusculaire ;
- Mébendazole : 1550 mg/kg par voie orale pendant 3 à 14 jours ;
- Lévamisole: 10 mg/kg par voie orale une fois par jour pendant 2 à 3 jours ;
- Ivermectine : 0.2 mg/kg par voie orale, intramusculaire ou sous-cutanée deux fois à 10 à 14 jours d’intervalle ;
- Fenbendazole: 10-50 mg/kg par voie orale une fois par jour pendant 3 à 10 jours.
Partagez cette page