Parc zoologique & botanique de Mulhouse

Mulhouse Alsace Agglomération

Capillaires

Les capillaires sont des nématodes appartenant à la famille des Capillariidés. Plusieurs genres sont rapportés chez les primates non-humains, notamment Capillaria, Aonchotheca, Eucoleus et Paracapillaria. Trois espèces à tropisme digestif strict peuvent être observées lors de l’examen coproscopique : Capillaria brochieri, Aonchotheca annulosa et Paracapillaria philippenensis.

Épidémiologie

Les capillaires ont une répartition cosmopolite et sont parasites des Singes de l’Ancien Monde, des Singes du Nouveau Monde et des Grands Singes (Strait et al., 2012) :

  • Capillaria brochieri est notamment rapporté chez les chimpanzés (Pan troglotydes) et plusieurs espèces de Singes du Nouveau Monde (Strait et al., 2012) ;
  • Paracapillaria philippenensis est retrouvé en Asie, Colombie et Moyen-Orient notamment chez plusieurs espèces de macaque (Macaca fascicularis, Macaca mulatta, Macaca cyclopis) (Strait et al., 2012) ;
  • Aonchotheca annulosa est rapporté chez le sapajou capucin (Cebus capucinus) (Moravec, 2001) et le babouin Hamadryas (Papio hamadryas) (Umur et al., 2012).

Description

Les œufs de capillaire sont ovales, symétriques, à paroi régulière, lisse et à bouchons polaires. Ils ont une forme de saucisse et mesurent environ 50 à 80 µm de longueur pour 20 à 40 µm de largeur. Ils présentent, au site d’insertion de leurs bouchons polaires, des stries parallèles à l’axe de l’œuf (Garcia, 2021).Il est impossible de distinguer les différentes espèces à l’examen coproscopique des œufs.

Diagnostic différentiel

Tout œuf de capillaire doit être distingué d’un œuf de trichure et inversement:

  • Les œufs de capillaire sont décrits comme ayant une forme de saucisse alors que ceux de trichure ont plutôt une forme de tonneau. Ce critère n’est pas forcément clairement visible.
  • Les œufs de capillaire ont des bouchons polaires en général plus aplatis que ceux de trichure mais lorsqu’ils sont légèrement dégradés certains œufs de trichure peuvent ne pas présenter de bouchon polaire proéminent.
  • Les œufs de capillaire et de trichures présentent des stries au niveau de leurs extrémités (à l’endroit d’insertion des bouchons polaires). Ces stries sont parallèles à l’axe de l’œuf chez les capillaires, et perpendiculaires chez les trichures. Cet élément est beaucoup plus visible et fiable que les deux précédents.

Comme pour les trichures, les grains de pollen d’iris (Iris spp.) rentrent dans le diagnostic différentiel. Ces pollens présentent une même forme allongée et sont de dimensions semblables mais leur paroi est beaucoup plus fine et les extrémités moins marquées. Leur contenu est également beaucoup moins régulier (Petithory et al., 1995).

Signes cliniques

Les manifestations cliniques d’infestation par des capillaires chez les primates non-humains ne sont que très peu documentées. L’infestation par Capillaria hepatica se manifeste par des plages jaunes-blanches et des nodules (contenant les larves et œufs) à la surface du foie. La pénétration des adultes et des œufs au sein du parenchyme hépatique est à l’origine d’une réaction inflammatoire importante pouvant évoluer jusqu’à la cirrhose (Strait et al., 2012).

Prophylaxie et traitement

L’infestation par les capillaires est possible chez l’Homme. Elle demeure très peu probable pour Capillaria hepatica et Paracapillaria philippenensis dans un contexte de captivité compte tenu les modalités d’infestation, mais elle est à envisager pour Capillaria brochieri et Aonchotheca annulosa. Ainsi des mesures d’hygiène de base sont à respecter (Strait et al, 2012). A ce jour il n’existe pas de traitement dirigé contre les capillaires chez les primates non-humain.